Une lecture inspirée de René Girard et des pistes concrètes pour s’en libérer
Dans certaines entreprises, le climat devient soudainement tendu. Un collègue devient « le problème », les non-dits se multiplient, les tensions s’accumulent, et une personne se retrouve isolée, critiquée ou ignorée. C’est souvent le signe qu’une dynamique de bouc émissaire s’est installée.
Le bouc émissaire : un mécanisme collectif ancestral
Le concept de bouc émissaire a été étudié en profondeur par René Girard, anthropologue et philosophe français. Selon lui, les conflits humains naissent de désirs mimétiques : chacun veut ce que l’autre veut. Lorsque les tensions deviennent trop fortes dans un groupe, l’unité est restaurée par un mécanisme sacrificiel : désigner une victime sur qui déverser les frustrations communes. Cette personne devient alors le bouc émissaire.
En entreprise, cela peut se traduire par :
- une collègue systématiquement pointée du doigt en réunion,
- un manager mis en accusation pour chaque dysfonctionnement,
- un nouveau salarié rejeté sans raison apparente.
Ce processus est souvent inconscient et collectif. Il permet (temporairement) de maintenir la cohésion du groupe… au prix d’une injustice profonde.
Comment reconnaître une dynamique de bouc émissaire en entreprise ?
Voici quelques signes révélateurs :
- Une personne reçoit des reproches disproportionnés ou flous.
- Elle est exclue des discussions ou des décisions.
- Elle devient « celle qui ne va pas », sans qu’on sache très bien pourquoi.
- Le reste du groupe semble inconsciemment soulagé par cette mise à l’écart.
Ces situations sont d’autant plus complexes qu’elles sont rarement nommées. Elles s’installent dans le silence, dans le malaise, dans les regards qui fuient.
Pourquoi est-ce si fréquent ?
Parce que, dans les périodes de stress, d’incertitude ou de changement, les équipes cherchent inconsciemment à canaliser leurs tensions. Quand il n’est pas possible d’exprimer les désaccords en toute sécurité, il est plus « simple » (et plus dangereux) de transférer la charge sur un seul individu.
Comment sortir de ce piège ?
Sortir d’une dynamique de bouc émissaire suppose de travailler sur plusieurs niveaux :
- Nommer ce qui se joue
Reconnaître qu’il y a un problème structurel et relationnel, non une faute individuelle. C’est une étape difficile, mais fondamentale.
- Restaurer la parole
Offrir un cadre sécurisé où chacun peut s’exprimer sans peur du jugement. La supervision, les temps d’écoute ou l’intervention d’un tiers facilitateur peuvent y contribuer.
- Réintroduire la complexité
Les réalités professionnelles sont rarement binaires. Il s’agit de sortir du schéma « victime / bourreau / sauveur » pour regarder ensemble les tensions, les projections et les rôles que chacun prend malgré lui.
- Accompagner la personne ciblée
Le bouc émissaire n’est pas « faible » : il est souvent porteur de ce que le groupe refuse de voir. L’aider à retrouver sa place, son estime de soi et ses repères professionnels est essentiel.
En tant que coach, je peux vous aider à sortir de cette dynamique
Accompagner une équipe ou un individu pris dans cette logique demande une approche sensible, lucide et bienveillante. En tant que coach et superviseur, j’interviens pour :
- aider les équipes à mettre des mots sur leurs tensions,
- soutenir les personnes injustement visées à retrouver leur stabilité,
- proposer des espaces de recul et de transformation, inspirés par les apports de l’analyse transactionnelle, du travail systémique et des théories relationnelles.
La dynamique du bouc émissaire n’est pas une fatalité. Elle peut devenir un point d’appui pour grandir ensemble, pour repenser la coopération, et pour remettre du lien là où il s’était défait.
Vous souhaitez en parler ?
Je vous propose un échange confidentiel et sans engagement pour explorer ensemble votre situation.
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