Pour une rivière, comme pour toute force naturelle, un obstacle n’est qu’une opportunité.
La nature de la rivière est de couler ; elle n’a pas seulement une dimension spatiale, mais aussi temporelle.
Toutes les choses doivent céder à l’impulsion de l’eau en temps voulu, si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain ou dans un millier d’années.
Si son chemin est obstrué, elle contourne l’obstacle, passe en dessous ou au-dessus et, en s’écoulant, l’use.
Les hommes peuvent l’endiguer et dire qu’ils ont créé un lac, mais il restera un fleuve.
Elle gardera sa nature et attendra son heure, comme un animal sauvage en cage, à l’affût de la moindre ouverture.
Il finira par s’imposer.
Le barrage, comme les anciennes falaises, sera emporté par les courants.